Avec les motrices du Type 200 - série 51, le Type 205 - série 55 forme la deuxième génération de motrices diesel à la SNCB. Tout comme pour la première vague de machines, on peut distinguer deux types de motrices : le type 200 - série 51, dérivée du type 201 - séries 59, fut conçue pour la traction de lourds trains sur des lignes à faible déclivité, tandis que le type 205 - série 55, dérivée des types 202 et 203 - séries 52/53, est adaptée au relief accidenté du sud de la Belgique.
Les 42 motrices du type 205 - série 55 furent commandées au début des années 1960 par la SNCB. Comme les types 202, 203 - séries 52/53, elles sont équipées d'un moteur GM, mais la caisse a été construite par BN (et non plus par AFB). En raison de la corrosion dans les tôles des arrondis du nez étaient atteintes, on revient à des tôles droites. Les machines furent mises en service entre 1961 et 1962, dans une livrée vert foncé à bande jaune, formant une pointe sur le nez. A l'origine, elles ne possédaient que deux feux à chaque extrémité (la couleur étant déterminée par un filtre coloré) ainsi qu'un troisième feu blanc juste en dessous du pare-brise. Dans les années 1960, les deux feux furent dédoublés pour avoir systématiquement un feu blanc et un feu rouge. Elles connaîtront ensuite une livrée verte avec bandeau jaune, une livrée jaune avec bandeau vert, une livrée bleu avec bandeau jaune au gré des époques et des révision, avec parfois quelques filets ou rechampis de circonstances.
Pour bien des designers, il s'agit de la locomotive de la SNCB dont les proportions sont les plus harmonieuses. Cette motrice ne se démode pas.
Il s'agit donc d'une locomotive diesel-électrique de type Co'Co', construite par la Brugeoise et Nivelles pour la parie mécanique, les ACEC Charleroi pour les moteurs de traction, General Motor pour le moteur diesel. Sa longueur est de 19,550 mètres, son poids est de 110 tonnes, sa puissance est de 1.360 KW. La vitesse maximale est de 120 km/heure.
Elles ont été affectées aux dépôts de Kinkempois, Montzen et Ronet. Ensuite d'autres dépôts en ont eu pour des périodes variables: Gouvy, Jemelle, Latour et même Hasselt. Depuis 1991, l'ensemble des type 55 est affecté au dépôt de Kinkempois
Au milieu des années 1970, on envisagea d'installer un générateur haute tension sur certaines motrices diesel leur permettant de tracter des convois de voyageurs avec alimentation électrique (pour le chauffage notamment). Forte de l'expérience menée sur la motrice 5001 (série 50), la SNCB procéda en 1976 à l'adaptation des motrices 5540 et 5542. Après trois ans d'essais, plusieurs autres locomotives 5505, 5510, 5515, 5523, 5529 et 5531 furent également converties au chauffage électrique des rames voyageurs. Elles sont immédiatement reconnaissables à leur livrée bleue, par opposition à la livrée jaune des autres motrices. Lors de la radiation de 5542 en 1955, elle sera remplacée par la 5519.
Parmi toutes les motrices de la série, plusieurs ont reçu des équipements particuliers. Ainsi, outre les motrices équipées d'un générateur haute tension, six machines, 5501, 5506, 5509, 5511, 5512 et 5514, sont aptes à rouler sur la ligne à grande vitesse entre Bruxelles et la frontière française de manière à dépanner les TGV sur cette ligne. Elles circulent toujours en UM. Elles sont reconnaissables à une bande rouge en haut de la caisse et l'inscription TVM.
Cinq autres motrices, 5507, 5517, 5523, 5526 et 5533, ont également été équipées du système de signalisation néerlandais ATB pour pouvoir circuler aux Pays-Bas. Cet équipement leur sera retiré au début 2008 et transféré sur 5 machines de la série 77, qui prirent la relève pour la circulation sur le Rhin d'acier (ligne transfrontalière avec l'Allemagne et les Pays-Bas).
Les motrices de la série 55 ont été omniprésentes dans la région liégeoise. Elles ont même servi d'allège sur la plan incliné entre Liège et Ans. Elles ont essentiellement vers le sud de la Belgique vers le Luxembourg, elles ont également circulé sur l'axe Athus-Meuse, aux côtés des séries 52/53 ainsi que vers l'Allemagne. Suite aux électrifications et à l'arrivée des nouveaux autorails de la série 41, ces motrices n'assureront plus que des convois de marchandises, notamment entre le port d'Anvers et la frontière allemande. Elles ont été radiés en 2009. Plusieurs d'entre elles furent vendues à Infrabel.
5535
UM 55 bleu à Aachen en tête d'un train de marchandises
Jelle Bruyninckx - Salle des machines